Le gel au printemps

6 avril 2022

Les écarts de températures de ces dernières semaines portent un grand risque de gel sur les cultures des viticulteurs et arboriculteurs français. 

Alors que la fin du mois de mars a été marquée par des températures douces et favorables au bourgeonnement des plantes, le début du mois d’avril est marqué par des températures fraîches, allant par endroit en dessous de zéro pendant la nuit.

Le risque de gel, comme cela s’était produit l’année dernière à la même période, est craint par de nombreux agriculteurs. S’il se produit, il peut faire perdre une très grande partie de leurs récoltes aux producteurs. En 2021, on estime à 4 milliards d’euros les pertes des agriculteurs à cause du gel.

France 3 Région
Les phénomènes de gel sont naturels mais le dérèglement climatique les conduit à se répéter et à s’amplifier.

Le réchauffement climatique permet des températures plus douces dans les premiers mois de l’année, ce qui déclenche la saison de croissance des plantes et permet des périodes de gel moins sévères. Cependant, alors que la vigne pousse et mûri plus vite, elle en devient plus exposée à d’éventuelles vagues de froid.

Ce week-end, de nombreux viticulteurs et arboriculteurs ont donc pris les devants pour ne pas être confrontés à une telle menace. Plusieurs méthodes existent pour lutter contre le gel, mais elles ont un coût, à la fois financier et environnemental. 

Beaucoup de vignerons ont eu recours aux “braseros” : ce sont des feux allumés dans les vignes pendant la nuit afin d’éviter le gel des plants. À Chambord, le Domaine a récupéré les sapins de Noël du château pour en faire des braseros à des points stratégiques et ainsi gagner quelques degrés. D’autres vignobles brûlent de la paille pour réchauffer les températures dans les vignobles. L’inconvénient de la paille est son humidité, qui peut entraîner le développement de bactéries et de maladies à proximité des plans.

La Revue du vin de France
Les solutions d’urgence viennent en aide aux vignerons mais ne leur assurent pas l’entièreté de leur récolte. 

Une des solutions les moins coûteuses est de tailler les plus haut et plus tard pour protéger les vignes du gel. En taillant les vignes plus haut, on les éloigne des zones les plus froides et humides, qui se trouvent au plus près du sol. 

Pour les protéger encore plus, certains viticulteurs taillent leurs vignes plus tard : leur objectif est de faire germer les bourgeons les plus haut en premier, afin qu’ils bénéficient d’un air moins froid que ceux du bas, qui viendront éclater plus tard. Cette technique de coupe tardive a déjà fait ses preuves dans le vignoble de Chablis, ou encore en Nouvelle-Zélande, où elle est très répandue. 

Dans le Val de Loire, des vignerons ont installé des “tours antigel”, hautes de 12 mètres. Munies de pales de 6 mètres, elles ont pour vocation de brasser l’air pour inverser les couches de températures, apportant plus d’air chaud dans les vignes.

Les écarts de températures sur de courtes périodes et notamment le passage d’un air doux à un air très froid accentuent considérablement le risque de gel. Les vignerons, confrontés à de potentielles pertes, tentent de trouver des solutions plus ou moins efficaces, coûteuses, et écologiques.

Le Parisien

La technique la plus répandue sont les braseros, à base de bougies à propane ou de paille. Ceux qui peuvent se le permettre ont recours aux tours antigels, très coûteuses mais aussi moins polluantes. Le recours à une taille haute et tardive, qui s’est installée en Nouvelle-Zélande et dans les vignobles du Chablis, semble efficace, peu coûteux et responsable pour l’environnement. 

Le gel est maintenant plus menaçant à cause du réchauffement de la planète : en raison des températures plus douces plus tôt dans l’année, les vignes se développent plus tôt et les bourgeons sont plus fragiles face au retour de basses températures. Si nous ne luttons pas activement contre le dérèglement climatique, ces phénomènes vont empirer et s’intensifier, et détruiront la majeure partie des récoltes.

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